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ça coule & ça crache

photographies Hervé Van de Meulebroeke • textes Ian Monk

 

12 photographies. 12 haïkus. 12 poèmes.

Et si notre expérience du monde pouvait être choisie, singulière, créatrice ? Les photographies, les haïkus et les poèmes qui composent cet ouvrage se situent résolument en marge des normes, qu’elles soient lot d’habitudes ou règles établies, du rapport commun au monde. Une mise à l’écart, souvent condition sine qua non de la création artistique, qui devient le fondement même de la création.

Hervé Van de Meulebroeke et Ian Monk, à ce travers ce travail, tissent un lien nouveau avec leur environnement. Pour revoir ses fréquentations, il faudra abandonner les usages et se livrer au penser, c’est-à-dire à l’imaginer, et au dire, c’est-à-dire au faire. Le cheminement de la pensée n’est pas vain : son vagabondage, s’il laisse place aux images, « visions », qui apparaissent d’elles-mêmes dans le temps de la concentration, fait surtout naître un but et une méthode – ou l’inverse ! Ici, les artistes acceptent les contraintes, volontiers, pour peu qu’ils les aient posées. 

 

Avant-propos du livre 

Ian Monk s’est appuyé pour la première fois sur les photographies d’Hervé Van de Meulebroeke lors d’un atelier d’écriture mené en Angleterre en 2015*.  Considérant que la photographie est une quantité d’espace découpé, elle constitue une invitation à en imaginer le prolongement : le texte devient dès lors le hors-champ de la photographie. Désireux de poursuivre l’exercice, l’auteur demande au photographe de lui confier douze autres créations. Chacune d’entre elles déclenche, par l’attention qu’elle suscite, une pensée qui nourrit la parole poétique. Le déplacement naturel et inéluctable de la concentration fait naître le haïku. Puis le cheminement de la pensée amène le poète à écrire un texte tout ailleurs, sans lien apparent avec la photographie de départ, si ce n’est le haïku contenu dans les douze lignes du poème. L’abandon fonde donc cette double démarche de création : le photographe abandonne progressivement son sujet pour travailler la matière visuelle, le poète le visuel pour la matière verbale. Leur livre interroge le rapport à la réalité : non pas seulement les règles imposées par le contexte culturel (comme les techniques de composition en photographie), mais aussi notre manière de percevoir et de pratiquer le monde, pour créer du mouvement là où tout semble figé.  

 

L'ouvrage

Une fois n’est pas coutume, avec ce livre, est fourni un petit d’emploi. En effet, le lecteur livré à lui-même pourrait se sentir démuni face à cet OPNI (objet poétique non identifié)… La couverture, pourtant solidement nouée, n’est pas fixée et les feuillets sont étrangement pliés…

C’est que les Venterniers ont également travaillé sous contrainte : les artistes leur ont demandé de donner à lire ce travail de quatre manières : lire uniquement les photographies, auquel cas, c’est un album ; lire uniquement les poèmes, cela devient un recueil ; lire uniquement les haïkus, c’est alors… disons un livre-objet (voir les photos à gauche) ; enfin lire la photographie, le haïku, le poème, dans cet ordre, qui est celui de la création.

Bref, cet ouvrage se dénoue, se découvre, se déploie…

 

 

*Le texte en question, né d’une résidence organisée par l’association Espace 36 et Tempo Art, à l’occasion des 15 ans de l’association d’art contemporain Espace 36, est disponible auprès de la maison d’édition. La démarche de création opérationnelle dans cet ouvrage trouve ses racines dans la résidence organisée par Espace 36 en 2004 qui avait permis au photographe de mener une recherche esthétique dans le marais audomarois.

ça coule & ça crache • Ian Monk, Hervé Van de Meulebroeke

36.00€Prix

Ian Monk est né à Londres en 1960. Il vit aujourd’hui à Paris où il travaille sous deux casquettes : poète et traducteur. Il a publié plusieurs écrits chez plusieurs éditeurs indépendants et a participé à des ouvrages collaboratifs. Il est également auteur oulipien de l’année 2015.

Hervé Van de Meulebroeke. " Mes photographies permettent de déréaliser le monde visible. Une plante, un paysage, une tasse à café... deviennent grâce au processus photographique des représentations étranges et poétiques. Ces images ne sont pas pour autant abstraites car elles documentent autrement notre quotidien et invitent le spectateur à une lecture singulière de la réalité. " (Source : site internet du photographe)

 

 

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